L’élevage a-t-il de l’avenir ? – Le K

Le bienêtre animal et la dimension psychosociale :

La question du bienêtre animal : une problématique de fond (s’inscrit dans les attentes sociétales) qui a une répercussion importante sur l’image des filières et qui véhicule beaucoup de chose en lien avec la composante psychosociale de la qualité d’un produit.

Le bienêtre animal est l’un des composants d’un système global, un des éléments dans l’élevage. Il est intéressant de se questionner sur les priorités de cet élément, tout en prenant les autres éléments en compte (la pénibilité du travail, les enjeux économiques, sanitaires, sociétaux…) afin de trouver le bon équilibre. 

De plus, il faut éviter de tomber dans les extrêmes : d’un côté, l’anthropomorphise « aigu », de l’autre, l’animal dénué de toute sensibilité. Il est important de réfléchir à trouver le juste milieu entre ces deux axes. L’enjeu ici est que l’animal d’élevage puisse répondre à l’expression de ses besoins, de son répertoire comportemental dans son habitat d’élevage.

La dimension psychosociale rassemble l’image, tout l’inconscient collectif et le marketing du produit.

Le « faire savoir » :

La question du « faire savoir » est très importante. La communication autour de l’activité, de l’historique (faire savoir d’où l’on vient, pourquoi et comment on en est arrivé là…) et des nouveaux défis qui s’offrent à nous est primordiale pour d’une part informer mais aussi rassembler les citoyens, la société en générale. Pour cela, il faut employer les bons outils de communication et s’approprier des éléments de langage.

Pour aller plus loin, il faudrait ouvrir la réflexion à toutes personnes prêtes
à écouter, à partager même si ces dernières ont un point de vue radicalement opposé. Le but de cette méthode est de pouvoir avoir un discours d’ensemble (point de vue systémique, voir les choses dans leurs globalités, prendre en compte tous les facteurs).

Cette communication est d’autant plus importante que les problématiques changent : avant il fallait nourrir la population donc il fallait produire = logique intensive acceptée. Aujourd’hui, nous faisons face à de nouvelles problématiques : qu’est-ce qu’il y a dans mon assiette ?
A cette question nous pourrions répondre : il y a tout d’abord une richesse nutritionnelle, le travail d’un homme ou d’une femme, le lien de ce dernier avec l’animal, l’attachement à un territoire, une filière, des acteurs économiques, tout un tissu social, toute une histoire (l’histoire d’une famille, d’un élevage qui a progressé, de la société qui a évolué).

Que faire face aux différentes ONG de défense des droits des animaux ?

Ne pas éluder le contact avec les personnes qui sont dans une position plus radicale. Le fait d’éluder la discussion donne des arguments à ces personnes, et renvoie une image très « fermée ». Or, la ligne de conduite de l’élevage est l’ouverture, comme nous l’avons dit le « faire savoir », montrer ce qu’on fait et pourquoi on le fait.
Il est important de rappeler que l’élevage a connu de grands changements, et que le changement prend du temps (l’échelle radicale de « on arrête tout, tout de suite » n’est pas possible !). De plus, la recherche d’un point d’équilibre en entendant les différents points de vue doit être au centre de nos préoccupation sous peine de tomber dans les extrêmes, dans les différentes polarités.

L’animal d’élevage : un statut particulier

L’animal domestique a été domestiqué par l’homme pour répondre à un certain nombre de besoins (exemple du chien pour la chasse, des chats pour les souris…). Aujourd’hui l’animal domestique entendu par la société est l’animal de compagnie, qui fait partie à part entière du foyer.

Historiquement, les animaux d’élevage ont joué un rôle essentiel dans l’intensification de l’agriculture en fournissant l’énergie et les capitaux nécessaires à la bonne marche des activités agricoles. Par exemple, la fonction du porc est de produire de la viande. L’enjeux est d’arriver à resituer les animaux dans leurs fonctions, tout en tenant compte que ces derniers sont doués d’une sensibilité.

L’élevage à t-il de l’avenir ? Quelle transition entre l’élevage d’aujourd’hui et celui de demain ?

L’élevage a de l’avenir car il a et raconte une histoire, parce qu’il est lié à un territoire et parce que l’élevage est avant tout une activité humaine. Le développement des circuits cours rappellent ces choses-là, qu’il y a un attachement à la production, un attachement à l’histoire du produit et à l’humain derrière ce produit. De plus, l’élevage a de l’avenir car il crée un produit qui va être consommer (l’alimentation touche tout le monde). En revanche, quelle forme, quelle typologie aura l’élevage de demain sont des questions complexes où il est difficile d’y répondre…

Débat autour des structures d’abattages sur site :

Dans l’imaginaire collectif, un abattage sur site est vu comme quelque chose de moins stressant pour l’animal. En revanche, il est assez compliqué à mettre en place (au niveau économique et sanitaire).
Pourtant, si 80% de la population se demande si on ne peut pas abattre sur site, il faut se poser des questions et travailler sur ce sujet.
Le fait d’avoir un abattoir sur site nous donne un argumentaire au niveau du bienêtre, « nous avons fait des efforts en évitant un facteur de stress pour les animaux et en évitant le transport ». En revanche, cet effort à un coût, le cochon coutera plus cher aux consommateurs. Pour cela, il faut voir collectif, au niveau de la filière.