Intervention de Jean-Yves DOURMAD
INRAE, Institut Agro,
UMR PEGASE, Saint-Gilles
Jean-yves.dourmad@inrae.fr

Pour Jean-Yves Dourmad, le défi à relever est « environnement ET élevage, … à condition d’agir sur les 2 aspects en même temps ». Il nous aura montré comment on peut à la fois répondre de façon durable aux besoins alimentaires et, dans le même temps, contribuer à la production de bioressources qui répondront à une partie des besoins en énergie et matériaux de la société tout en préservant les ressources naturelles et en garantissant la production de services environnementaux.

Il nous proposera de retenir 3 points de son intervention :

  1. La diversité des attentes des citoyens et consommateurs
    Face aux questions de modes d’élevage, de bien-être animal, de qualité et sécurité des produits alimentaires comme d’impact environnemental, il faut des réponses viables, équitables, durables. Elles doivent être multiples. Il ne peut y avoir un seul modèle. C’est la seule façon de répondre aux critères multiples de choix d’achat de la population. En sachant que le consentement à payer reste limité pour le plus grand nombre de consommateurs
  2. L’existence de nouveaux outils va continuer à influencer les choix des consommateurs (Nutriscore qualité nutritionnelle / Ecoscore impact environnemental…).
    Ces outils ne parviendront pas à une objectivité et continueront à entretenir le doute entre les perceptions et croyances d’une part et les faits réels et les approches raisonnées d’autre part.
    Sans oublier les effets de buzz, les perturbations constantes des signaux émis par les professionnels et les marques par les divers groupes de pression et autres outils comme Yuka.
  3. Les voies de progrès pour les Système d’élevage
    Pour répondre à cet enjeu essentiel, il importe de mieux inscrire l’élevage dans ses missions multiples de réponse aux besoins de la société. Pour cela :

    – S’inscrire dans la bioéconomie permet de montrer son rôle multifonctions vis-à-vis de leur environnement, synergie au niveau des territoires, économie circulaire renforçant les coopérations économiques et aussi le lien social.

    – Raisonner en termes de développement durable en conciliant viabilité économique, équité sociale et impact sur l’environnement. C’est une façon efficace pour les acteurs de la production et de l’alimentation de renvoyer à la société, les mêmes signes d’engagement et de responsabilité sociétale et environnementale que les autres acteurs économiques.

    – Enfin répondre à la diversité des exigences où interrogation des consommateurs et citoyens par l’existence et la compatibilité de la diversité des systèmes de production existant et de leur ancrage territorial.